Mémoires Hors Champs
Quatre siècles après Pieter Brueghel le Jeune, Hervé Penhoat fait ressurgir, avec les outils de son époque, une mémoire dont il tente de décrypter la nature. «J’ai une attirance, dit-il, pour les pays du Nord (sans doute due à des origines lointaines, à d’autres racines par des migrations de peuples au fil des siècles), la neige, la brume... L’école de mon enfance ne pouvait-elle resurgir que par un temps d’hiver (de neige ou de brume) ?» Peintre sans pinceaux, l’artiste tend la main au peintre Flamand à travers les siècles pour appréhender ce qui le relie à son ancêtre. Le «tableau» que nous propose Hervé Penhoat, plan fixe d’un moment suspendu, ne fait pas seulement appel à la captation d’une scène filmée. L’usage du ralenti, le traitement de l’image, dans sa lumière et son contraste, participent à ce «jour de lenteur» à travers lequel l’artiste interroge, par ce dépassement du tableau, la vocation d’une nouvelle peinture contemporaine. Texte de Claude Guibert pour l’exposition «La peinture et après...» (2012)